Le Docteur J.H. Tilden - Sa vie son œuvreLes théories des premiers Hygiénistes en ce qui concerne la cause des maladies étaient plus ou moins « chaotiques ». Gove regardait la faiblesse comme étant la cause. Jennings envisageait la « déficience de force » comme étant la maladie, Trall et Graham déclaraient que la maladie était attribuable aux impuretés. Ces impuretés se divisaient en deux catégories générales :
1- les poisons ou produits antiphysiologiques absorbés ou ce que nous appelons les déchets organiques
2- les matières étrangères (poisons) contenus et ingérés dans l'aliment, la boisson ou les médicaments, etc...
Ils attiraient l'attention sur la constatation que le corps à l'état de vie est un générateur de poison, que les déchets de l'organisme sont toxiques et que leur formation est continue. La rétention de ces déchets s'opposant à l'élimination était regardée comme l'une des principales causes de la maladie. Tandis que, d'une manière générale le rôle d'une vitalité amoindrie ou de l'énervation dans la production de la maladie était reconnu par tous ces Hygiénistes, la relation précise d'interdépendance entre l'énervation et l'accumulation des poisons ingérés n'était, elle, pas pleinement comprise. Michols approcha de très près notre conception actuelle, mais il manqua le but d'un cheveu.

L'homme qui mit de l'ordre dans tout ce « chaos », qui, non seulement établit la relation entre la « déficience de force » et l'accumulation des déchets organiques, et également la relation précise entre les nombreuses habitudes de vie en violation avec les lois de, la vie et la « déficience de force » que constitue la première déviation du normal, ce fut John H. Tilden, médecin de Denver, Colorado. Tous les éléments de Ia théorie énervation-toxémie de Tilden étaient présents dans les théories des premiers Hygiénistes, mais elles n'étaient pas systématisées et organisées. Le travail de Tilden dans ce champ de la connaissance est d'importance primordiale.

Né en 1851 à Van Burensburg, Illinois, où il fut élevé, il nous raconte que dès sa première enfance il avait rêvé d'être docteur, rêve d'autant plus naturel que son père John Goodrich Tilden était médecin. De bonne heure dans la vie, il commença à jouer au docteur, se servant des chats, des chiens, des veaux, porcs, oiseaux comme malades ; un peu plus tard il soigna des êtres humains, tant et si bien qu'on l'appela le « jeune docteur » (boy doctor). Il nous raconte que ce fut près du foyer de la cuisine qu'il apprit à observer comment un chaton malade s'attache à la chaleur, que dans, ses soins donnés aux animaux, il apprit d'abord que l'animal malade s'abstient de manger. Ces deux leçons devaient plus tard porter leurs fruits dans sa pratique médicale.

Bien que son père, praticien dans la pure ligne médicale non déviationniste, « régulier d'entre tous les réguliers », ne voyait pas d'un oeil favorable les « irréguliers » de ce temps, en 1870 le jeune John entra dans Eclectic Medical College » de Concinnati, Ohio, d'où il sortit diplômé le 11 mai 1872, En 1874, le doyen du « Bellevue Medical College » lui refusa son diplôme, parce qu'il était déjà diplômé en médecine d'un collège médical « irrégulier ». Austin Flint, professeur en médecine de Bellevue, disait à Tilden : « Vous pouvez assister à toutes les conférences que vous désirez en payant les droits normaux d'entrée, mais sous aucun prétexte nous ne délivrerons un diplôme à quiconque a accepté déjà d'être « gradué » d'une école médicale irrégulière ». C'est ainsi que l'hostilité des allopathes contre les autres écoles médicamentaires empêcha le jeune médecin « éclectique » d'être également « gradué » d'une école allopathique. Les allopathes qui avec arrogance s'appelaient eux-mêmes « réguliers » considéraient les homéopathes, éclectiques, et « physio-médicalistes » comme « irréguliers ». A considérer l'intensité de l'hostilité existant entre les quatre écoles médicamentaires représentées en ce temps aux Etats-Unis, le lecteur peut s'imaginer facilement l'hostilité que toutes ces écoles avaient envers l'école Hygiéniste, dénigrant tous les médicaments, qui devait saper tous les fondements du système médicamentaire.

Le Dr Tilden passa ses sept premières années de pratique médicale à Nokomio, Illinois, puis deux années à St-Louis ; il enseigna l'anatomie et la physiologie à l'«American Medical College », qui n'existe plus de nos jours ; puis il pratiqua à Lïchtfield, Illinois, ensuite à Wichita, Kansas... et finalement à Denver, où il resta jusqu'à sa mort en 1940, Il fît partie des jurys médicaux du Colorado. pendant 18 mois, fut réélu, réélu à nouveau mais donna sa démission.

Il pratiqua la médecine et la chirurgie pendant vingt-cinq ans ; pendant cette période sa pratique fut consciencieuse et il nous dit qu'il avait la pensée « d'être abandonné s'il n'avait pas à sa disposition l'arsenal thérapeutique pour lutter contre l'ennemi-maladie ». Des expériences personnelles, cependant, l'amenèrent graduellement à perdre toute foi dans la vertu des médicaments et, comme Jennings, il se mit à utiliser, des tablettes de sucre “cartouches à blanc” les appelait-il — qu'il continua à donner, pour employer ses propres paroles, « jusqu'à ce que son évolution mentale vers la vérité fut telle qu'elle le convainquit que même les pilules de sucre étaient nuisibles, dans ce sens qu'elles faisaient croire aux malades que l'amélioration de leur état était produite par le médicament qu'ils prenaient. Et cette attribution de vertus curatives à des médicaments porte préjudice aux malades ».

Il apparaît que extrêmement peu de médecins, d'entre ceux-ci qui ont abandonné les pratiques médicamentaires, aient pu y échapper sans avoir recours aux pilules de pains et à l'eau colorée. Jennings et Page y eurent tous deux recours ; si Trall y échappa, ce fut par le biais de la « cure d'eau ». Il est vraiment malheureux de penser que la plupart des médecins en restent à ce stade, et n'apprennent jamais qu'on peut attribuer à toutes les formes de médication des guérisons de malades, et que cette incrustation obstinée en la vertu de « remèdes » empêche les malades et leur famille d'apprendre la vérité sur la maladie et les nombreux systèmes de « guérison ».

Finalement Tilden abandonna la pratique du « placebo » et apprit à avoir foi dans l'Hygiénisme. Bien qu'il se réfère le plus souvent à ses travaux, en faisant allusion à la « philosophie de le toxémie » et « le système toxémique », il parle plus d'une fois de lui comme Hygiéniste. Il fut élève de Trall et de Page avec qui, il était en relations des plus amicales. Une intéressante vue de côté sur l'hostilité qui existe encore envers ceux qui s'écartent de la rectitude, médicale officielle ancienne est contenue dans le fait que une édition première du Who's Who contenait le « curriculum vitae » de Tilden, mais que par la suite son nom disparut du dictionnaire des célébrités. En compensation, Morris Fishbein, porte-parole officiel de l'Association Médicale Américaine (allopathique), le fit figurer dans son « livre bleu » des charlatans. Fischbein intervint également auprès des librairies publiques pour l'éviction des ouvrages de Tilden sur leurs listes de prêts. Fischbein était un « petit esprit » engagé par la profession allopathique pour chasser les hérétiques médicaux. C'était un moderne Torquemada.

Le Dr Tilden rassembla autour de lui un petit groupe de Médecins et quelques ostéopathes, ayant abandonné leur foi dans les médicaments, et les fit collaborer à ses travaux. Les plus connus de ces hommes furent, peut-être, les docteurs en médecine George E. Weger et Arthur Vos. L'un de ces hommes, le Dr Perey L. Clark, fit parler de lui en quittant Tilden, mais eut des mécomptes. Quant au Dr R.-L. Alsaker, sa séparation d'avec Tilden l'entraîna quelque peu hors des sentiers de la rectitude Hygiéniste.

Les livres et les revues de Tilden eurent une large diffusion et aidèrent à maintenir vivant le message de l'Hygiène naturelle. Son Ecole de Santé à Denver était fréquentée par des malades venant de toutes les parties du monde. Le Dr Vos lui succéda dans la direction de la Maison de Santé, mais telle était l'influence personnelle de Tilden que la Direction Vos se révéla un échec, malgré l'aide matérielle importante reçue, et la valeur personnelle, doublée de l'intégrité incontestable du nouveau directeur. Tout ceci pour noter la personnalité affirmée de Tilden. Les Hygiénistes se doivent d'être des gens d'une trempe héroïque pour survivre dan ce le monde d'aujourd'hui.

Traduit de « The Hygienic System » Vol. IV « Orthobionomics » du Dr H.-M. Shelton, par G. Wyckaert.

Cru2vie profite de ce post pour vous présentez le livre phare de Tilden : “La Toxémie” que tout pratiquant en hygiène vitale doit avoir dans sa bibliothèque santé, surtout si la langue shakespearienne rebute. C'est un livre de référence cité  souvent par Shelton, Mosséri et Désiré-Mérien, que la maison d'édition Exuvie a choisi de traduire pour vulgariser le message de l'hygiène vitale en france.  N'attendez plus de venir découvrir les coulisses d'Exuvie avec Fabien Moine.
Sommaire :
Les remèdes n’existent pas
Le monde a besoin de la chirurgie
Faut-il des palliatifs ?
Oui, les maladies vénériennes peuvent être guéries sans médicaments
Les stimulants sont insidieux
INTRODUCTION À LA TOXÉMIE
LA TOXÉMIE EXPLIQUÉE
La valeur de la symptomatologie
La vérité telle que la voient les Hommes célèbres
Tests scientifiques
Crises
Toutes les maladies sont innocentes au début
Croyances de groupe
Réfléchissons ensemble !
Comment mesurer l’infini
La toxémie, cause fondamentale de toutes les prétendues maladies
Les microbes mortels
Le monde médical recherche des remèdes
Les bactéries comme cause de la maladie
Importance de l’énergie nerveuse
La conservation de l’énergie est la meilleure pratique thérapeutique
Pourquoi l’énervation est la cause et non la maladie
L’ÉNERVATION EST GÉNÉRALE
ÊTRE POSÉ
Immunisation
Le diagnostic : une illusion médicale
La toxémie simplifie la compréhension des maladies
Définition des affections malignes aiguës
Quelle est la cause des cas mortels ?
En résumé
LES CAUSES DE L’ÉNERVATION
Les habitudes conduisant à l’énervation
Les bébés
Les enfants
Adultes
RÉTROSPECTIVE
QUELQUES SUGGESTIONS
LES EXERCICES PHYSIQUES DU Dr TILDEN


Fabien Moine nous parle ici du livre de John Tilden »



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