Composition de la banane
  • Eau : 73,3%
  • Glucides : 22%
  • Protéines : 1,3%
  • Corps gras : 0,006%
  • Sels : 0,8%
Les protéines de la banane ont la même valeur que celles de la pomme de terre.

Mûres et cuites, les bananes sont prédigérées et constituent un aliment des plus sains. Par contre, quand elles sont encore vertes, leur amidon est indigeste et elles sont malsaines. Il faut les garder quelques semaines, pour qu’elles mûrissent. Au soleil, elles mûrissent très vite. C’est l’action du soleil et celle d’autres facteurs, comme les enzymes, qui transforme cet amidon, indigeste, en sucres, faciles à digérer.

D’après une légende, que je n’ai pas pu confirmer sur place durant mon long séjour en Inde en 1949, les philosophes et yogis se sustentaient presque entièrement de petites bananes, et s’en portaient fort bien.

Il semble aussi que les journaliers, dans les exploitations de caoutchouc, se nourrissent exclusivement de bananes, et qu’ils ont une force musculaire prodigieuse, accomplissant des exploits athlétiques rares, avec une endurance inégalée.
Bernarr MCFADDEN signale plusieurs athlètes, de la première catégorie, qui se nourrissaient principalement de bananes, et qui parvenaient à maintenir leur force à un niveau très élevé.

Sante délabrée et instinct dévoyé

Il est probable que l’Homme d’autrefois, ayant hérité d’une constitution très robuste, ait pu digérer la banane entièrement crue et neutraliser aisément ses poisons. Mais de nos jours, notre niveau de santé est tellement bas que nous ne pouvons plus éliminer facilement les poisons de la banane crue. Il faut la cuire.A preuve, les indigènes en Inde et en Afrique cuisent les plantains qui sont une variété de grosses bananes.

On m’a fait remarquer aussi qu’un fruit aussi délicieux, ne pouvait pas être nocif. Mais est-ce que notre instinct du goût est parfait pour détecter tout ce qui est nuisible ?

Avec les plantes potagères, les pommes de terre et les fruits, les avocats et les crudités, les bananes légèrement cuites constituent une nourriture parfaite pour les enfants, les adultes, les femmes enceintes ou qui allaitent.

Elles remplacent avantageusement les céréales et le pain acidifiants.

Pour les enfants, et même certains adultes portés sur les sucreries, les bananes cuites devraient remplacer les bonbons, les cakes, les gâteaux, les douceurs de toutes sortes, qui sont tous malsains. Les bananes cuites fournissent aux enfants le sucre nécessaire, sous une forme facilement assimilable. Tous les enfants aiment les bananes cuites, et les préfèrent aux horreurs ci-dessus mentionnées.

Un mélange horrible : bananes & jus d’orange

Il ne faut pas écraser les bananes dans du jus d’orange, comme tant de mères ignorantes le font, pour leurs pauvres bébés, car ce mélange est indigeste.

Mes expériences avec les bananes crues

Il voyagea en couchette, et se fit transporter en brancard, pour accéder au taxi, qui devait en fin de compte l’amener chez moi. C’était mon premier cas de malaria. Il était hygiéphile depuis une dizaine d’années. Militaire de métier, il venait d’être démobilisé. Il habitait à l’hôtel depuis son retour d’Afrique, car il n’avait pas de foyer.

En Afrique, il avait eu une déception sentimentale. A cause des grandes chaleurs, il suivait un régime exclusif de mangues et de bananes, mûres et crues. Les bananes étaient mûries au soleil torride d’Afrique où il était affecté dans l’Armée Française. Ce menu avait duré plusieurs semaines.
Le résultat fut qu’il eut des diarrhées et une fièvre, intermittentes.

Il entreprit de jeûner à l’hôtel où il logeait. Mais comme il avait une ou deux courses urgentes à faire, chaque jour, et qu’il ne voulait pas que son hôtelier se doutât de son jeûne, afin d’avoir un peu de force, et pour paraître plus ou moins gaillard, il pense bien faire de prendre des jus de fruits.
Il voulait ainsi tout à la fois : jeûner, mais avec des jus ; faire des courses ; ne pas paraître trop faible vis-vis de son hôtelier. Mais il rata tout, absolument tout.

En effet, quand on jeûne pour soigner une fièvre, il ne faut pas prendre des jus de fruits. D’ailleurs, je ne peux pas appeler cela un jeûne. Il faut garder le lit, ne pas faire de courses « urgentes », et enfin, ce n’est pas très pratique à l’hôtel.

Bref, voulant connaître sa température, il s’en alla chez le pharmacien du coin. Or c’est là qu’il perdit connaissance. Le pharmacien appela une ambulance qui le transporta à l’hôpital, exactement là où il ne voulait pas se retrouver !

Durant une fièvre, surtout élevée, les déplacements sont toujours risqués.

Il s’était nourri, durant quelques semaines, de bananes mûries au Soleil et de mangues. Un kilo de chaque fruit, chaque jour. Je ne peux pas incriminer les mangues qui sont des fruits sains. Il ne restait que les bananes.

Il fallait qu’il eût un terrain propice à la propagation des parasites, injectés par le moustique. Sinon, comment expliquer que tant d’indigènes piqués par ce même moustique ne développent jamais la malaria ?

J’ai eu personnellement une expérience similaire, sans que j’eusse de fièvre. J’avais entrepris un jeûne. Au 7eme jour, je sortis faire quelques courses. La station debout étant très éprouvante pour un jeûneur, j’ai failli m’évanouir dans un grand magasin. Alors, je m’étais assis, et étendu légèrement, sur des escaliers proches. Le directeur du magasin, m’ayant aperçu, appela vite l’ambulance.
Mais entretemps, au bout de quelques minutes, je m’étais levé et je m’étais dirigé vers ma voiture, garée sur un parking. Alors, de loin, je vis l’ambulance foncer vers le magasin... Ils devaient être bien déçus de ne pas me trouver !

J’avais risqué gros, en effet. J’imagine les fortifiants cardiaques et les perfusions qu’on m’aurait injectés, sans parler des tests et des analyses qui comportent toujours des risques pour la santé et pour la vie, sans être le moins du monde utiles ou fiables. En état de jeûne, ces erreurs peuvent être mortelles.
Bref, je soupçonnais déjà depuis longtemps les bananes d’être malsaines. Le Dr G. SCHALLER avait remarqué que les gorilles ne mangeaient pas de bananes et mêmes qu’ils les refusaient. Et, comme on le verra par la suite, SHELTON et TILDEN avaient eu aussi des doutes à ce sujet.

Selles volumineuses, urines fréquentes, ulcères, cystite, manque d’appétit

Durant cette même période, un autre curiste vint chez moi. C’était un adepte de longue date, et son régime ne présentait pas d’erreurs appréciables, sauf par les bananes dont il consommait 500g par jour.

Or, il souffrait de rétention d’urine. On verra tout de suite, que j’ai eu un symptôme urinaire, aussi, à cause des bananes. J’ai donc jeûné toute la journée, et le soir je pris un kilo de bananes, et rien d’autre. J’ai refait deux fois la même expérience.
J’eus des selles volumineuses, après 30 heures, une cystite légère, des urines fréquentes la nuit, un manque d’appétit, la bouche pâteuse et sucrée, au réveil, l’irritation des voies nasales, des gaz et l’esprit vaseux, avec une tête lourde.
Cette expérience, que j’ai réalisée avec les bananes, ne peut donner les mêmes ennuis, qui si l’on est strictement hygiéphile, avec un organisme pur, qui réagit rapidement aux poisons.
Or, je ne mange ni céréales, ni viande. Ceux qui en consomment sont trop encrassés pour réagir aussi vite.

L’amidon cru est indigeste

La banane est le seul fruit qui contienne de l’amidon cru.
Dans tous les autres fruits, l’amidon est transformé, par la maturation, en sucre. Mais pour la banane, il faut attendre qu’elle soit totalement mûre, c’est-à-dire de couleur bronzée, comme le miel.

L’amidon cru, que les pommes de terre et les céréales contiennent, donnerait probablement les mêmes ennuis. Mais nous ne mangeons pas ces aliments à l’état cru. Or la cuisson le transforme.
Par contre, les bananes séchées n’ont plus d’amidon. Le soleil l’a transformé entièrement en sucre. On peut en manger, sans crainte.
Mais revenons aux bananes fraîches. A la fin de sa carrière, le Dr. SHELTON nous a dit que ses observations le portaient, de plus en plus, à isoler ce fruit, c’est-à-dire à les manger seules, sans aucun mélange. Le docteur TILDEN avait aussi conclu de la même façon.
Mais dans les expériences personnelles que j’ai faites, je n’ai mangé que des bananes toutes seuls, après 24 heures de jeûne. Et le résultat fut mauvais.

Des selles inodores ?

SHELTON dit avoir vu, au Nicaragua, un jeune indigène, fort et vigoureux, qui lui avait été présenté par le docteur Carlos AUGUELLO. Ce jeune homme, dit- il, ne vivait que de bananes, ou presque, en grandes quantités. C’est ainsi, paraît-il, qu’il maintenait sa force et sa santé parfaite.
Cette histoire me laisse sceptique. J’aimerais savoir si ce jeune gaillard maintenait sa santé à cause de bananes, ou en dépit d’elles... Et depuis combien de temps ? Quel est l’état de ses selles ? Sont-elles inodores ? De faible volume ? Quelle est son hérédité ? Et ses antécédents ? Ce sont là des questions capitales qui trancheront une fois pour toutes ce problème.
J’ai connu deux curistes qui se sustentaient presque exclusivement de bananes mûries au Soleil. Or, elles souffraient, toutes les deux, d’ulcères de la peau.
La fille de la doctoresse VETRANO avait eu un accouchement catastrophique, car le bébé était trop gros. Impossible d’accoucher à la maison. A la dernière minute et dans la panique générale, la mère l’envoya à l’hôpital, où une césarienne fut pratiquée. Tous ces ennuis furent mis sur le dos d’un excès de bananes durant la grossesse. Mais je l’attribuerais, plutôt, aux bananes mêmes.
En effet, si c’eût été des pommes de terre en excès, ou même du pain en excès, les problèmes n’auraient pas été si graves.

A suivre ...

EXTRAIT DE L’OUVRAGE PLUS JAMAIS MAL PORTANT.