Pour maigrir !

Les bananes crues ont la réputation de faire maigrir, par indigestion sans doute. En effet, les selles deviennent volumineuses, le lendemain. Il suffit d’en faire l’expérience, en mangeant plusieurs bananes. Mais pour ce cas d’accouchement difficile, le bébé avait dû grossir, ou se gonfler plutôt, à la place de la mère.

Du moment que le docteur SCHALLER avait noté que les gorilles ne mangeaient pas de bananes, cela me suffit comme argument basé sur la biologie.

Mais les indigènes d’Afrique et d’Inde cuisent leurs grosses bananes, appelées bananes plantains. Ils laissent aux européens les petites bananes crues. Quand on consomme à la fin d’un repas une ou deux bananes crues, et qu’on soit intoxiqué, comme tout le monde l’est, le corps ne réagit pas. Elles passent inaperçues.

Le docteur VALNET, homéopathe, recommande de peler les bananes « deux fois », car, dit-il, elles sont recouvertes d’un poison.

Les étudiants le savent. Ils raclent la surface de la banane pour faire sécher le produit et le fumer ensuite comme une drogue. La cuisson évapore le poison que des étudiants respirent.
On conseille aussi aux femmes obèses de faire une cure de bananes. Je viens de le dire. C’est compréhensible, car les bananes ne sont pas digérées. Une cure de macaronis aurait l’effet contraire.
Actuellement, je conseille de consommer les bananes séchées ou cuites à l’eau ou au four.

Pour ne pas trop maigrir

Pour ne pas trop maigrir quand on abandonne le pain, on peut le remplacer par des bananes cuites ou séchées, comme dessert après les fruits. Aucun dessert sucré après les pommes de terre ou les légumes cuits.

Le gorille les refuse !

J’ai dit que je suis le seul hygiéniste à condamner les bananes crues.
En effet, j’avais fait quelques observations à leur sujet, quand brusquement le docteur George SCHALLER vint à ma rescousse, en affirmant dans son livre Un An Chez les Gorilles, que ces honorables primates apparentés à l’Homme, ne mangeaient pas de bananes et mêmes qu’ils les refusaient.

Attention, il n’est pas question ici de gorilles en captivités dans les zoos, car leur comportement n’est pas naturel.
« Mais pourquoi, dira-t-on, trouvons-nous le goût et l’odeur de la banane agréables ? »
Notre instinct imparfait nous fait apprécier la viande et le poisson, par un goût perverti, dépravé, et par l’odorat corrompu, alors que ces aliments sont des cadavres destinés aux carnivores seulement.
Je réponds que notre instinct n’est pas aussi parfait que celui du gorille, qui lui, la refuse.Dans les Cahiers de la Nutrition et de la Diététique, Vol. XXIV, No. 2, 1989, sous le titre : INTOLERANCE A LA BANANE, les auteurs écrivent ceci :
Comme la plupart des fruits, la banane peut déclencher des phénomènes d’intolérance chez les sujets sensibilisés. Cette allergie est rare, et, fait à noter, disparaît après cuisson.

« C’est en 1958 que WAALKES a identifié la présence de sérotonine (5 hydroxy tryptamine) et de noradrénaline dans la banane. C’était la première fois que l’on constatait la présence d’amines vasopressives dans un aliment d’origine végétale. Par la suite, on a retrouvé ces composés dans les avocats, les pamplemousses, les tomates, bien qu’en plus faible concentration. Normalement, ces produits sont rapidement désaminés après digestion, la monoamine oxydase étant présente dans tous les tissus.»

Toutefois, compte-tenu du rôle que joue la noradrénaline dans l’apparition des crises hypersensitives au cours du phéochromocytome et de celui joué par la sérotonine au cours du carcinoïde du grêle, on s’est interrogé sur le rôle pathogène possible de l’ingestion de grandes quantités de bananes ou de plantain.

Dans certaines régions d’Afrique, la consommation de sérotonine atteindrait 200 mg par semaine. C’est dans ces régions que l’incidence des lésions des tricuspides est particulièrement élevée ; lésions que l’on retrouve avec une grande fréquence chez les sujets atteints de tumeurs carcinoïdes du grêle.

Toutefois, les données actuelles ne permettent ni d’affirmer, ni d’ailleurs d’infirmer, une corrélation entre la consommation importante de sérotonine chez les mangeurs de plantain et l’apparition de lésions du cœur droit.

Quoiqu’il en soit, ces amines peuvent apparaître dans les urines à la suite de l’ingestion de banane et faire porter à tort le diagnostic de phéochromocytome ou de carcinoïde du grêle, aussi est-il indispensable de supprimer la banane de l’alimentation dans les jours qui précèdent les analyses en laboratoire.
Dans cet article, on parle d’intolérance à la banane, et même d’allergie, sans toutefois mentionner les symptômes relatifs à cette allergie. Il est affirmé, d’autre part, dès le début, comme si c’était une vérité acquise, que la banane peut déclencher des phénomènes d’intolérance, comme la plupart des fruits.

Une expérience à faire

Mais, il me semble que l’intolérance aux fruits acides comme les fraises, les agrumes, n’est pas du même genre que celle due à la banane fraîche et mûre.
Quand on pratique un jeûne de trois jours pour se purifier l’organisme, le corps arrive, sans trop de difficulté, à éliminer les poisons (acides) qui se trouvent dans les agrumes, les fraises, etc. A ce moment-là, les fruits acides ne provoquent pas les mêmes intolérances qu’ils provoquaient auparavant.
Par contre, quand on jeûne et qu’on coupe avec des bananes fraîches et mûres, les phénomènes d’intolérance semblent s’aggraver. De toute évidence, la banane renferme des poisons que le corps n’arrive pas à éliminer facilement, en grandes quantités.
L’allergie envers les agrumes ne signifie pas forcément que ces fruits soient malsains, mais que l’individu est intoxiqué au point que son organisme est incapable de neutraliser les poisons qui s’y trouvent, sans gravité.

C’est peut-être le sens du mot « sensibilisé » utilisé dans le texte médical.
Seulement, ils n’ont pas étudié pourquoi certaines personnes sont « sensibilisées » et pas d’autres. Seraient-elles « sensibilisées » par qu’elles sont intoxiquées ou purifiées ? C’est là toute la différence.

Il faut distinguer entre les deux intoxications alimentaires. L’une concerne la personne mal portante, alors que l’autre concerne la personne bien portante.
Pour la personne mal portante, la saturation toxémique la porte à refuser ce qui lui fait du tort.

La cause des causes

Nous savons qu’en médecine, on attache de l’importance à la présence de sérotonine et de noradrénaline dans le phéochromocytome (tumeur médullosurrénale) et dans le carcinoïde du grêle.
Sans chercher la cause première de la présence de ces substances, la médecine proclame la guérison après l’ablation des tumeurs !
La cause de la maladie n’est pas une substance chimique spécifique dans le sang, car il faut rechercher, à ce moment, la cause des causes, comme dirait HIPPOCRATE.
Qu’est-ce qui engendre la toxémie dans le sang et dans les tissus ?
Quand le sang est trop lourd, épais et concentré, il faut comprendre par-là que le sujet mange des aliments trop concentrés et malsains.

L’amidon indigeste
Poursuivons l’étude du texte médical :

L’amidon (de la banane) est aisément hydrolysé par l’amylase pancréatique et d’autant plus aisément qu’il a été préalablement dégradé (« gélatinisé ») après la cuisson.

ANGLYST a fait incuber des fragments de plantain en présence d’amylase pancréatique et constaté que 66% de l’amidon résiste à l’hydrolyse, alors qu’après cuisson l’hydrolyse est complète.

Toutefois, si l’on attend le refroidissement, une partie de l’amidon se reforme (rétrogradation de l’amidon) et 10% de cet amidon néoformé résiste à l’hydrolyse.

Ce même auteur a étudié l’hydrolyse de l’amidon in vitro chez des sujets porteurs d’iléostomie (probablement d’un sac extérieur pour recueillir les selles. – A.M.), en leur administrant de la banane douce à différents stades de maturité. Il a constaté que 11% à 41% de l’amidon présent dans les fruits encore verts se retrouve tel quel au niveau de la fistule, alors que la totalité des polysaccharides des parois cellulaires (« les fibres ») se retrouve intacte. On peut en déduire que les polysaccharides sont hydrolysés par la flore du côlon.

Pour expliquer cette résistance de l’amidon de banane à l’hydrolyse au niveau du grêle, on présume que l’amidon de banane a une structure compacte qui le rend assez résistant à l’action de l’amylase. D’où l’intérêt de consommer le fruit, soit après hydrolyse spontanée de l’amidon en sucres (bananes mûres), soit après cuisson. »
Les auteurs affirment que les « polysaccharides sont hydrolysés par la flore du côlon. » Mais ils n’ont pas distingué entre les bananes mûres et les bananes cuites pour voir la différence dans leur hydrolyse.

Cela étant dit, le principal symptôme quand on mange plusieurs bananes, fussent-elles bien mûres, ce sont les selles volumineuses. Par contre, quand on ne mange qu’une seule banane, on ne peut pas constater d’inconvénient majeur.

Je recommande personnellement la « cuisson » de la banane, car même bien mûres sur l’arbre, la banane contient un poison que le corps n’arrive pas à neutraliser. Quand je dis « cuisson » pour la banane, je ne dis pas qu’il faut les faire cuire sur un feu intense, mais sur une faible veilleuse, pour ne pas détruire les vitamines précieuses qu’elle renferme.

On pèlera dix bananes dont la peau commence à noircir. Si l’intérieur est bronzé, on le goutera pour éliminer les parties qui ne sont pas sucrées. On mettra le tout dans une casserole dans un rien d’eau bouillante. On baissera le feu à la veilleuse. Et l’on remuera après 10 minutes pour que les bananes n’attachent pas. 20 minutes suffiront en tout. Laisser refroidir, puis mettre au frigo. Chaudes ou tièdes, il semble que les bananes sont encore plus digestes.

On pourra manger plusieurs bananes tout de suite après les fruits aqueux, si on a encore faim, mais pas après un repas de pommes de terre ou de légumes cuits.

Enfin, les bananes sèches sont libérées de ces poisons et peuvent être consommées en toute sécurité.

EXTRAIT DE L’OUVRAGE ALBERT MOSSERI : PLUS JAMAIS MAL PORTANT.