Vous êtes contre la viande, le café, le vin, le tabac,... à moi, la viande, le vin (ou le tabac, le café, le thé …, suivant l’interlocuteur) me donnent de la vitalité, de la joie de vivre, en somme me font du bien ».
C’est exact.

Il faut se rendre à l’évidence. La dégustation d’un « bon » bifteck, l’ingestion d’un « bon » verre de vin, engendrent chez leurs appréciateurs de l’enthousiasme, de la gaîté. Comment expliquer cela ?

La viande — malgré les toxines qu’elle contient — est utilisée comme aliment, par l’Homme.
Le vin — dans certaines conditions, noyé dans l’alcool qui tue — peut contenir certains reliquats de vitamines.

Admettons donc qu’il se produise un transfert des éléments vitaux de la viande et du vin, à l’économie corporelle. Mais le café, le thé, etc., sont des produits dévitalisés. Il suffit d’un peu de bon sens pour comprendre qu’aucun miracle ne peut conférer de valeur à des produits qui non seulement sont dévitalisés, mais sont également toxiques.

Alors ?

La loi de TRALL sur les relations vitales nous donne l’explication. En voici l’énoncé:
“ Toutes les fois qu’une action a lieu dans l’organisme vivant comme résultat d’influences extérieures, l’action doit être attribuée à la chose vivante qui a un pouvoir d’action et non à la chose inanimée, dont la caractéristique principale est l’inertie ”.
En d’autres termes, les phénomènes corporels observés lors de l’ingestion d’aliments DEVITALISÉS (entrent dans cette catégorie, les aliments ne contenant plus de vitamines par oxydation ou cuisson prolongée) ou de produits INAPPROPRIÉS (le café, le thé, le tabac, l’alcool, les médicaments de toutes sortes...) ne sont pas causées par ces produits, mais par la réaction vitale de l’organisme lui-même.

Pourquoi cette réaction vitale ?
Pour permettre l’expulsion des matières NUISIBLES.

Un exemple

Voici un amateur de café, dégustant avec délice son moka bien sucré. Observons-le. Son teint se colore légèrement ; son regard s’allume, son pouls s’accélère, ses réparties spirituelles sont plus vives ; il manifeste de la gaîté et ses forces vitales paraissent être augmentées.

A quoi est dû tout cela ?
A un combat interne de son organisme pour se débarrasser de matières indésirables, en l’occurrence, ici, la caféine et les autres poisons du café. Au cours de ce combat, l’organisme mobilise toutes ses forces vitales ; le rein, le cœur, les poumons, les organes digestifs sont mis à contribution et sécrètent leurs sucs particuliers, à pleine machine. La température s’élève. Si agréables qui puissent être ces phénomènes, ils n’en constituent pas moins une hémorragie vitale.

Qui en fait les frais ? La réserve vitale de l’organisme : son potentiel, sa vitalité. Ce n’est pas un apport, mais une dépense : un chèque tiré sur le capital vital. A bien considérer, une duperie.

Il est à remarquer que la loi de TRALL ne s’applique pas particulièrement aux phénomènes digestifs, qui sont des actions chimiques extérieures à l’organisme humain. Elle vise les réactions de l’organisme aux sources extérieures à ce dernier. Comme source extérieure influençant le corps, on peut citer l’eau froide, l’eau chaude, le soleil en excès...

Revenons à notre dégustateur de café, et remarquons qu’à l’excitation agréable constatée, succède obligatoirement une dépression.
Avisé est l’individu qui a la sagesse de traiter cette dépression par son seul antidote naturel : le repos.

Car il est possible de surmonter cette dépression en reprenant une tasse du breuvage aimé, et le cercle vicieux s’installe. C’est le “coup de fouet” donné à l’organisme, l’épuisement progressif, la maladie chronique, le développement de carences nutritionnelles, l’installation des lésions tuberculeuses, cancéreuses...

Pauvres ignorants, pauvres gens... accusant un destin qu’ils ont forgés eux- mêmes.
Est-il utile de citer d’autres exemples ? Employons plutôt une comparaison.

En pleine lutte

Passant le soir dans une rue sombre, vous êtes attaqué par un rôdeur. Ou vous êtes le plus fort, et vous mettez le malfaiteur en fuite ; ou c’est le malfaiteur qui vous étend sur le sol.
Le malfaiteur, c’est le café. Si votre résistance est beaucoup plus forte que la caféine, il s’ensuit une sensation très agréable, exactement comme si le rôdeur s’avérait par rapport à vous, un gringalet. Mais si les forces sont égales, l’issue de la lutte est douteuse.
Supposant le malfaiteur en fuite, observez-vous après le combat. Certes vos réflexes ont agi avec rapidité, vous avez déployé une force dont vous vous seriez cru incapable, mais la cravate est déchirée, les lunettes brisées, le nez écrasé, les membres contusionnés... Il n’y a pas de combat sans dégâts. De même le café produit des lésions dans l’organisme.
Et le danger passé, à l’excitation du combat succède une dépression, un besoin impérieux de repos... que vous pouvez surmonter en reprenant du café, en vous combattant de nouveau, etc.

Nous avons pris l’exemple du buveur de café ; nous aurions pu prendre la réaction de l‘organisme engendré par n’importe quel produit toxique habituel ingéré par voie buccale, ou par action sur la peau, ou de piqures d’insectes, ou d’injections... Tout ceci constitue une duperie dont il est sage de ne pas faire les frais.

Mettons en parallèle la vitalisation réelle produite par un aliment sain, mûr, vitalisant (une salade bien fraîche, un fruit bien mûr) absorbé en proportion convenable, en associations correctes, l’apport tonifiant d’un exercice physique convenablement dosé, la caresse vivifiante d’un bain de soleil de durée adaptée au besoin du corps, le pouvoir récupérateur d’un sommeil paisible...

On trouvera tous les détails sur la loi N°13 de TRALL dans LES LOIS DE LA NATURE VIVANTE du Dr. A. MOSSERI, contenant les 34 lois de l’Hygiénisme établies, jusqu’à ce jour.

Ce qu’il faut avoir bien compris, c’est la différence entre la “vitalisation” et “l’excitation”.

La “vitalisation”, c’est l’aliment accepté par l’organisme parce que vitalisé et vitalisant, naturel ; c’est le facteur de vie (eau, soleil, mouvement, etc.) assimilé parce que naturel et convenablement dosé.

L’ “excitation”, c’est le toxique absorbé par voie buccale, déclenchant dans l’organisme des réactions violentes, de défense en chaîne ; c’est le bain d’eau glacé, l’eau brûlante, le vaccin, la transfusion sanguine, déclenchant les mêmes réactions de défense.
L’un : la “vitalisation” est un gain, un apport de vie.
L’autre : l’ “excitation” est un leurre et une dépense de forces.

Dans la réalité, les phénomènes de vitalisation et d’excitation n’ont pas un caractère aussi tranché. Entre le fruit mûr (vitalisation) et le toxique reconnu (excitation), il y a toute une gamme de produits de vie douteuse (les produits alimentaires industriels, par exemple) qui participent à la fois à la vitalisation et à l’excitation. Ceci pour les aliments, on peut faire le même parallèle avec tout ce qui entre au contact corporel. L’excès d’un aliment sain peut produire un phénomène net d’excitation par assimilation incorrecte.

Vous avez ici l’explication de l’installation des vices de tous genres : tabac, sucre, alcool, thé café, chocolat... l’absorption de ces produits en un dosage tel que la réaction de défense organique représente un exercice agréable, provoque une sensation de jouissance telle que l’esprit en souhaite la répétition. La dépense corporelle produite ne tarde pas à provoquer une dépression inévitable qui se communique au cerveau, lequel se remémore les jouissances précédentes.
Il s’ensuit une nouvelle sollicitation pour l’absorption du produit... et voici le vice installé, accepté, justifié.

Par GEORGES WYCKAERT