Nous avons à peine conscience de l'extension et de la fréquence de cette pratique diabolique. On avale des poisons plus ou moins violent dans chaque aliment (une drogue est un poison employé en tant que remède). Si l'on est fatigué, on absorbe un poison. Insomnie ? Un poison. Tristesse ? un poison. Digestion pénible ? un poison. Mal de tête ? vite le remède : un poison. Si l'on se sent faible ou mal fichu, on a recourt à un poison ; si l'on a les nerfs irrités, si l'on est lent dans l'action ou au contraire excité, si l'on manque de courage ou si l'on bouillonne de bravoure, on s'empoisonne.

Thé, café, cacao, chocolat, calmants, anti-acides, aliments empoisonnés par les insecticides, les colorants, les conservants, remontants, et stimulant, tranquillisants, laxatifs, digestif, pénicilline, cortisone, sédatifs, barbituriques ou encore jus de gingembre ! ... la liste est infinie. La foi et la confiance dans le poison sont parmi les sept merveilles du monde moderne.
Le poison : voilà la solution de tous les problèmes.
Il est vain de rire ou de se lamenter sur son état de fait. Nous devons nous indigné fortement de cette intoxication massive et quasi universelle des peuples. Poison ! Il est partout ! On le mange dans ses aliments ; On le bois dans son eau ; on l'utilise comme boisson ; on n'en serre dans les bars, les salons, les hôtels ; les fumeurs en répandent dans l'air ; les médecins en prescrivent. C'est comme si la Mort en personne s'était emparée de notre belle terre et que l'homme dût payer sa part de souffrance pour y vivre.

Un vaste courant de mensonges circulent parmi le public, et les effets qui en résulte sont terriblement destructeurs pour la vie. On est bien plus savant sur tout ce qui cause de la destruction de la vie humaine que sur les facteurs qui procurent une vie intense et riche. Il en résulte, par exemple, que des mères affectueuses, confiantes dans les vertus des drogues toxiques, croient qu'en empoisonnant leurs enfants, elles donneront la vigueur à leurs membres, de la rondeur et de la couleur à leurs joues.

Les mères empoisonnent leurs enfants après s'être elle-même empoisonnées. Les médecins empoisonnent leurs patients. Les amoureux s'empoisonnent eux-mêmes, et ensuite leurs petites amies. Les pasteurs empoisonnent leurs fidèles au nom de Dieu et de Son Fils bien-aimé. Que les gens s'empoisonnent avec l'honnête conviction qu'ils font bien ; que des mères droguent leurs bébés et leurs enfants avec tout l'amour dont une mère est capable, voilà qui ne rend pas les poisons moins nocif ni le sacrifice moins terrible. Dans les veines d'un saint, une substance toxique circule et engourdit ou paralyse les centres nerveux aussi sûrement que si elle circulait dans les veines d'un mécréant. Le bébé de la mère dévote et praticable est tué aussi radicalement par le "sirop calmant" que celui de la femme sans vertu. Les poisons me respectent ni les personnes ni les idéaux.

Que les poisons ne tuent pas toujours radicalement et immédiatement ceux qui les absorbent, ce n'est pas un argument en leur faveur. En effet, quand le poison échoue et rate son but, cela est dû à la résistance et à la vigueur de constitution de celui qui l'a absorbé.
L'expérience a montré maintes fois le crédit que le corps humain doit à la force vitale qui réside en lui. Quoi qu'il en soit, tôt ou tard (et bien plus tôt que tard), le poison commencera à manifester ses effets destructeurs, épuisant l'énergie vitale, détruisant les tissus, diminuant la résistance, attirant le mental de ses nerfs, apportant la souffrance et la misère. Les drogues qui sont utilisées le plus couramment sont, évidemment, les plus dangereuses, non pas parce qu'elles sont les plus toxiques, mais à cause de l'effet cumulatif qu'entraîne leur absorption régulière.

Les conflits incessants de l'organisme avec ces substances inassimilables causent le développement des troubles pathologiques. Le corps doit maintenir en état de vigilance constante vis-à-vis des poisons. L'organisme vivant se défend avec violence contre l'introduction de corps étrangers dans le courant sanguin et seuls « les hommes de science », avec une prudence inconsciente, violent cette sauvegarde de la pureté interne et brise les défenses, en introduisant dans le sang des substances étrangères dont la plupart sont de la toxicité la plus virulente.

L'intoxication par la drogue, aussi bien celle due aux poisons du médecin qu’aux poisons populaires qui sont absorbés par plaisir, nécessite un gaspillage d'énergies, d'énergies qui doivent se concentrer dans l'effort de résistance et d'expulsion du poison. Pendant ce temps, les causes des troubles qui avaient servis de prétexte à l’emploi des drogues, ont toutes les possibilités pour attaquer et détruire le potentiel vital de l'organisme. Nous nous appliquons tellement à chercher des moyens pour palier aux troubles causés par notre mode de vie et du traitement, qu'il ne nous reste plus aucune énergie pour chercher à vivre correctement.

Les médecins s'accrochent aux doctrines qu'ils ont implantées et qui ont été établies en l'absence de toute vérification expérimentale et antérieurement au développement de la biologie, de la physiologie, de la pathologie et de l’étiologie.
Il résulte de cet attachement à la pratique des drogues que les efforts du corps pour se débarrasser des toxiques sont continuellement sapés par des interventions mécaniques et chimiques, si bien que le processus de retour à la santé et contrecarré. Un exemple de cette pratique est l'irradiation rayons X est l'apport de drogues pour étouffer et réprimer le traitement normal que l'organisme inflige à tout corps étranger qui vient de corrompre.

L'Exploitation de ces interventions mécaniques et chimiques dans les fonctions de la vie, en vue de les forcer à accomplir des performances qu’elles ne sont en aucun aptes à remplir, ni de par leur structure, ni de par leur biologie, est absolument inacceptable.
Voilà bien encore une marque d'ignorance totale et d’égotisme présomptueux. Les poisons sont incapables d'obliger le corps à fonctionner de façon normale.
Prenons l'exemple des somnifères : l'état de stupéfaction n'est pas le sommeil. Le fabricant de barbituriques pourrait aussi bien engourdir son patient avec une balle dans la tête. Dans aucun des deux cas il ne produit le sommeil.
On peut donner une idée du mal engendré par la pratique des poisons en étudiant l'emploi des purgatifs. Les purges sont si répugnantes pour les organes digestifs que la presque totalité de la résistance vitale est réquisitionnée pour les en chasser. La purgation qui suit l'absorption de purgatifs, laxatifs, cathartisques, drastiques … est une nécessité vitale. Mais cette action expulsive entraînera consécutivement chez le patient un affaiblissement considérable. C'est la loi de l'auto préservation de l'organisme que l'on observe là.

L'organisme doit se débarrasser du poison et, pour cela, il doit expulser par le tube digestif, après l'avoir dilué pour en réduire la toxicité. Les glandes de l'intestin déversent une importance de secréation de mucus liquide, et la vésicule envoie fréquemment une forte quantité de bile pour faciliter la dilution du poison et le chasser. En cas d’hydropisie, une purgation excessive provoque une déshydratation sensible des tissus gonflés d’eau (œdème) : la purge est employée comme déshydratants. Voilà qui montre bien que ce drainage des fluides du corps n'est pas localisé, mais est généralisée à tout l'organisme.

Il y a un besoin urgent d'acheminer le poison à l'extrémité du tube digestif pour l'expulser, c'est pour cela qu'il se produit un arrêt temporaire de l'action antipéristaltique de l’intestin et simultanément une accélération des mouvements péristaltisques. Souvent, l'action musculaire est si importante que des crampes musculaires se déclenchent et que la victime du mythe de la purge souffre atrocement.

Quand le flot de matière arrive enfin à l’extrémité du colon, il est expulsé avec violence. Le patient est libéré, mais il s'en tire avec une grande perte de ressources et d'énergie et, bien qu'il pense avoir tiré un bénéfice de la purgation, il l’a en fait payée très cher.
L'épuisement des ressources du corps en général, et du tube digestif en particulier, tend a aggraver la constipation, et plus on s'habituera au laxatif, plus on souffrira de constipation. La digestion est perturbée par la présence de la drogue et il en résulte une constante malnutrition. L'absorption continuelle de laxatif et la prise occasionnelle de purgatif énergétique amène à la destruction de la paroi interne et des muqueuses de l'intestin. Il en résulte une inflammation est parfois une ulcération de l'organe, et la dégénérescence qui s'en suit.
Le délabrement des tissus : voilà comment l’on paie sa folie.
Combien de cas d’ulcère à l’estomac, aux intestins, au colon, au rectum, sont-ils causés par l'usage habituel des drogues laxatives ? Qui pourrait estimer avec précision ?

Traduit de Dr Shelton’s Hygienic Review de Juillet 1966
par Raymond Burlotte.