Travail normal de la cellule - Ses propriétés

La cellule remplit durant toute sa vie la fonction pour laquelle elle a été créée si le milieu où elle se trouve demeure favorable, et c’est l’organisme lui-même qui, en fonctionnant convenablement, entretient ce milieu dans l’état convenable ; ce ne peut être l’administration de drogues étrangères.

La cellule possède un instinct de conservation, et celle-ci est d’autant mieux assurée que la force vitale est plus grande.
Les forces vitales se portent là où il y a un besoin urgent (sur un intestin encombré par exemple, où elles provoquent une bonne diarrhée). Si elles sont en quantité restreinte, elles se portent où leur présence est la plus nécessaire, c’est à dire sur les structures qui sont le plus utiles au maintien de la vie. Il semble donc que la cellule soit douée d’intelligence. C’est ce qu’on précise en disant que le organes ne sont pas indépendants : si l’un d’eux présente une défaillance, un ou plusieurs autres prennent le relais.
C’est la loi la plus connue du public. C’est dans le but de se conserver que l’organisme tolère les poisons qu’il ne peut éviter ni expulser sans se détruire, faute de forces suffisantes pour assurer à la fois la suppression des poisons et l’entretien de la vie.
Mais cette adaptation a une influence nuisible et une adaptation malsaine qui s’accomplit toujours par des changement dans le fonctionnement et la structure des organes, qui s’éloignent de l’idéal pour aboutir inévitablement à la dégénérescence.

Comment un organe se défend-il ? On se méprend souvent sur le processus biologique qui a lieu. On dit qu’un médicament agit sur un organe et que celui-ci réagit ; or, quand les substances inanimées sont administrées au corps humain, c’est celui-ci qui agit pour les expulser et non la substance qui agit sur le corps. (Ce sont les intestins qui agissent sur la purge et non la purge qui agit sur les intestins). Cette importante loi porte le nom de la Loi de Trall.

On peut résumer ces propriétés des cellules en disant que le pouvoir récupérateur est spécifique de la matière vivante.

Quels sont les facteurs de santé ?

  • la nourriture correcte
  • l’eau
  • l’air
  • la température appropriée
  • l’absence de tout empoisonnement
  • l’absence de tout accident
  • le repos
  • l’excercice
  • l’équilibre nerveux
Il est bien difficile de ne pas en oublier, surtout du fait qu’on ne les connaît certainement pas tous.
Si on néglige un facteur de santé, celle-ci ne peut être bonne, car tous les facteurs sont solidaires. Donc la santé dépend de ce facteur dont on use peu ou pas du tout, dont on est peu ou pas pourvu. C’est, par suite, une erreur que de dissocier les facteurs de santé en disant, par exemple, que, pour qu’une partie du corps se développe convenablement, il faut qu’elle soit soumise à des influences nerveuses favorables, qu’elle soit bien nourrie, que l’individu fasse de la culture physique ; ce dernier facteur étant toutefois l’un des plus importants, puisque l’exercice intensif produit un grand développement, l’exercice modéré un développement modéré, peu d’exercice un développement faible, tandis que pas d’exercice du tout entraîne l’atrophie.

Ce qui me semble le plus intéressant dans l’étude de ces facteurs de santé, c’est l’idée que s’ils conviennent aux bien portants, ils sont aussi valables pour les malades ; ce qui est nuisible au bien portant l’est certainement au malade, car l’organisme obéit toujours aux mêmes lois quelque soit son état ; il demande toujours les mêmes facteurs pour bien fonctionner. Cette loi est constamment méconnue par la médecine officielle, puisque celle-ci prétend « guérir » les maux des malades en utilisant des drogues (note de LM: naturelles ou chimiques) qui empoisonneraient les bien portants si on les leur administrait.

La force vitale

Quand le corps est en bonne santé, ses gains sont supérieurs à ses pertes, si bien qu’il emmagasine une réserve de force vitale qui peut être utilisée en cas de besoin. Pour conserver ce potentiel vital, il faut assurer du repos à l’organisme et non pas l’épuiser. Ainsi, satisfaire ses sens dans le but de la jouissance, manger par gourmandise et pas seulement pour se nourrir, faire des excès sexuels, est contraire à la santé, parce que toutes ces actions exigent une grande dépense de force vitale.
La lutte incessante contre un poison qui se présente sans arrêt use également cette force vitale. C’est pour éviter cet amoindrissement que l’organisme tolère le poison, parce qu’il ne peut l’éviter ni l’expulser constamment, sous peine d’épuisement de la réserve vitale.
Quand le corps s’est rechargé en énergie vitale grâce aux vigilants ou rénovateurs (soleil, air et eau pure, aliments), aux inspirateurs ou toniques (chaleur, fraîcheur, bonnes causes, bons sentiments, joie, enthousiasme, ambition, persévérance, volonté), il peut travailler.
Quand il est épuisé par les excitants ou irritants (grande chaleur, grand froid, électricité, poisons, interventions violentes telle que les massages), il lui faut se reposer, car, dans la nature des organismes vivants, le repos doit toujours alterner avec l’activité. Toutes les fois que l’action, dans un organisme animal, a dépensé la substance et l’énergie disponibles, un repos est exigé et reçu, dans le but de combler la substance et de récupérer les forces.
C’est vraiment l’essentiel : il ne faut jamais oublier que la Vie est une alternance de repos et d’activité. Durant l’activité, bonne ou mauvaise (la digestion est une activité nécessaire par exemple), la force vitale diminue, tandis qu’elle augmente pendant le repos et le sommeil.
Sans cette alternance, l’épuisement survient par diminution continue de la force vitale. C’est, par exemple, un agent toxique ou irritant qui taxe le corps sans arrêt ; alors il se produit une dépense extraordinaire d’énergie vitale que rien ne vient compenser, et l’organisme s’épuise.
Que la dépense d’énergie nerveuse dépasse la récupération : c’est l’énervation. Alors les fonctions vitales s’affaiblissent, le corps ne peut plus travailler aussi bien qu’auparavant, il cherche à s’économiser. Mais quand la dépense de force vitale, où qu’elle se produise, arrive à la limite d’un épuisement fatal imminent, un frein met fin à la dépense inutile de forces, et l’organisme se révolte contre l’emploi continu du « stimulant » habituel. Cette révolte se traduit par le fait que le stimulant ne semble plus faire aucun effet. Il est bien connu qu’il faut augmenter peu à peu la dose d’un stimulant administré à un malade pour obtenir le même effet.

La maladie

C’est parce qu’un organisme possède une bonne réserve de force vitale qu’il « tombe malade », la maladie étant une action vitale anormale du corps (anormale signifiant que dans un organisme sain la force vitale n’a pas à assumer cette fonction-là). Il résulte de cette affirmation que sans force vitale il n’y a pas de maladie, et que, dans la maladie aiguë, l’organe malade est toujours l’organe le plus fort, celui qui dispose de la plus grande réserve de force vitale. La maladie ne peut prendre une forme aiguë, c’est-à-dire être brutale et rapide, que lorsque le potentiel vital est élevé ; c’est le cas chez les enfants, qui sont encore « tout neuf ». Si le potentiel vital est faible, la maladie prend la forme chronique, c’est à dire qu’elle se produit en permanence, les malaises n’ayant qu’un caractère désagréable ; c’est un état adynamique qui s’installe quand la maladie aiguë ou dynamique a été négligée ou refoulée par la médecine classique, l’organisme cherchant à se conserver.

A la longue, cet état adynamique est remplacé par l’état pathologique ; alors les symptômes traduisent la dégénérescence de l’organisme, l’altération des tissus; il y a une véritable destruction. A ce stade le mal est irréversible. Il n’y a plus rien à faire.
Mais si l’on opére un redressement par l’utilisation correcte des facteurs de santé alors que la maladie n’est encore que chronique, le retour en arrière est possible. Il s’en suit que l’individu en voie de rétablissement passera de l’état chronique à l’état aigu et de devra pas s’en effrayer. C’est ce sur quoi insistait tant l’allemand Kühne en disant qu’au fur et à mesure que l’organisme se débarrasse de ses « substances étrangères » , les maladies refoulées réapparaissent sous forme de crises aiguës.
La réduction de l’élimination et des sécrétions produit la toxémie, et celle ci est la cause de toutes les maladies et de tous les états pathologiques. Ce qu’on appelle « maladies » est une résistance vitale à cette toxémie qui s’est produite parce qu’on a négligé les facteurs de santé. Par des moyens que l’organisme en bonne santé n’emploie pas, le corps essaie d’éliminer la toxémie , d’évacuer les poisons quoi sont en train de s’accumuler.
Il essaie de se débarrasser des substances nuisibles à son bon fonctionnement, et cela de la façon la plus intelligente possible, c’est à dire en limitant les dégâts au maximun, en agissant économiquement.
Les soucis, la peur, les chocs nerveux, etc.., s’ils n’excédent pas une certaine durée, de même qu’un refroidissement, un bon repas passagers, etc.., produisent rarement, sinon jamais, de maladie chez un individu vraiment sain, parce que celui-ci est capable de se débarrasser des toxines produites par ces divers facteurs avant qu’elles n’aient eu le temps d’engendrer des troubles sérieux. De même un individu sain ne peut tomber malade durant une épidémie.

Si un grand nombre de gens présentent, en même temps, les mêmes symptômes de maladie, c’est, en effet, parce qu’ils vivent tous pareillement mal et sont tous pareillement toxémiques.
Un organisme indemne de toxémie ne peut chercher à s’en débarrasser. Il résulte de toutes ces considérations que la maladie est une chose utile et nécessaire, qui a pour but de rétablir l’organisme en le nettoyant, en le purifiant.

Pour aider à ce rétablissement, il faut :

  1. Supprimer le ou les motifs qui ont produit la toxémie
  2. Instituer des conditions de santé, c’est à dire pratiquer les facteurs de santé en n’en négligeant aucun
  3. Accumuler ou récupérer la force vitale ou réparatrice par le repos :
    • repos mental : éviter toute cause de dérangement, d’énervement, de soucis,
    • repos physique : garder le lit.
    • repos physiologique : reposer l’estomac, les intestins, le foie, les reins, etc en s’abstenant totalement de nourriture, car la digestion nécessite une grande dépense de force vitale
  4. - Etre patient et persévérant, car il faut du temps pour réparer un organisme qui a été maltraité pendant des semaines, des mois ou même des années.

Albert Mosséri
La Nouvelle Hygiène N.84-85 - 1967