On va vous vendre de la poudre d'algues pour la culture biologique, des cocos fraîches pour leurs capacités minéralisantes ou encore du jus de carotte. Votre jardin sera bourrer d’iode et de magnésium, que le créateur a mis dans la mer au lieu de la terre, par erreur, sans doute ! et c’est toujours ce besoin, cette prétention d'aider la nature, de la pousser, de la forcer, de la compléter dans sa sage action. Les humains se trompent par de faux raisonnements ; ils méconnaissent la loi de la vie qui est la loi universelle de l'équilibre et des équivalences. Ce qu'on sème, on le récolte, cette équivalence est sans appel. La vie est l'équilibre parfaite entre des recettes et les dépenses. Quand cela cloche, c'est la maladie ; il faut dire que la circulation du sang alimentant le cerveau permet une décristallisation de la matière lui permettant de réaliser l'intelligence et la spiritualité. Si l'homme, au lieu de croupir dans l'égoïsme devenait plus altruiste, il pourrait en ouvrant son cœur réaliser la véritable intelligence.

Certes, il faut s'alimenter de façon convenable et tous les hygiénistes savent ce que cela représente. Mais l'homme ne vivra pas de pain seulement, et ce n'est pas seulement ce qui entre par la bouche qui souille l’homme, mais aussi ce qui en sort. Les carences ne sont pas le fait d’un apport insuffisant de tel ou tel élément seulement et c'est là où je vais en venir. On pense toujours aux recettes et jamais aux dépenses. J'ai une expérience pastorale de plus de 40 ans ; j'ai soigné et étudier des quantités de malades, même de naturistes. J'ai pu me rendre compte avec quelle inconscience l’être humain se détruit lui-même. Il y a un gaspillage incroyable de l'énergie nerveuse et une autodestruction inimaginable des principes les plus précieux tels que minéraux, métaux, vitamines, etc.

Quand l'homme est animé de sentiments positifs, tel que la bonté, la douceur, la générosité, la bienveillance, l'amitié, la tendresse, l'esprit de dévouement, le respect, la dignité, l'altruisme, le pardon et j'en passe, une détente totale de son système nerveux et une vaso-dilatation du système artériel et veineux déterminent un état de bonheur, de santé, d’euphorie est de félicité qui dépasse toute intelligence, dans le calme et la paix inaltérable.
Par contre, quand l'homme est animé par des sentiments négatifs, tel que l'égoïsme, la haine, la méchanceté, la jalousie, la crainte, les soucis, les chagrins, le mensonge, la froideur, et j'en passe bien d'autres, il se produit des crispations nerveuses perpétuelles des vaso-constrictions du système circulatoire. Le fonctionnement harmonieux des organes du corps est entravé, dans son assimilation et dans la désassimilation. Outre la stagnation qui en résulte entravant le renouvellement automatique des cellules du corps, il y a une déperdition inutile des principes Vitaux essentiels, comme le phosphore, le magnésium, le calcium et vitamine B. Tout se passe comme si un court-circuit général brûlait littéralement tout l’organisme.

Quelques exemples très courants permettront de s’en rendre compte. Sous l’effet d’une colère, le visage peut se vider de tout son sang en entraînant la syncope ou, au contraire, envahir la tête violacée et déclencher une congestion souvent mortelle. Une seule crise de colère détruira plus de vitamine B et de magnésium en une seule fois que l'on ne pourrait on absorber en une journée. On sait que le chagrin prédispose à la tuberculose. Chacun connaît l'effet que produit une contrariété ou un énervement au creux de l'épigastre. Il y a la jaunisse ou le déséquilibre nerveux consécutif à la peur, l'enfant qui rougit à son mensonge, les palpitations chez le timide ou la langue qui se dessèche chez le craintif. Je pourrais citer les coliques de la terreur, mais il est certain que si tous les sentiments négatifs ne marquent pas immédiatement sur le visage, l'organisme les enregistre et cela se traduira par les rides, les cheveux blancs, les crises de foie et finalement par le cortège de maladies et souffrances typiquement humaines. En considérant les trois principes de la vie, soit le souffle de vie, l’aliment de vie et l'esprit de vie, un hygiéniste digne de ce nom se doit de rechercher l'air pur avec l'activité physique que en permet l'assimilation totale ; il recherche avec sagesse une alimentation simple et naturelle et une spiritualité pure de toute compromission avec l’esprit du mal.

Le bien et la vertue ne sont pas des termes théologiques vides de sens, mais des réalités scientifiques. Si, par le fonctionnement physique, son organisme est capable de réaliser la spiritualité, par son esprit l'homme est responsable de sa santé et de son propre bonheur. L'apôtre dit que le salaire du péché c'est la mort. Le péché est donc tout ce qui est contraire à la vie. Les carences spirituelles engendrent les carences physiques et cela est vérifiable, même chez certains pontifes du végétarisme, hygiéniste ou du naturalisme, de leur propre aveu.

Quand tous les hommes auront confiance dans ce que la nature leur offre de la part du Créateur ils feront le nécessaire pour devenir des frères en changeant leur mentalité, le Paradis sera rétablie sur la terre il n'y aura plus aucun problème, même celui des carences. Chacun peut déjà maintenant, si le veut, goûter le bonheur de vivre dans cette paix inaltérable qui dépasse toute intelligence.

Pasteur Lucien Masson - (Monségur, 1964 - Pontiacq)
La Nouvelle Hygiène N°100/101 - Mai-Août 1970